J’ai grandi dans un petit village à Akita
qui est une région située au nord du Japon, à la campagne. Il y a beaucoup de nature et de grandes rizières, on peut voir de belles scènes chaque saison.
En hiver, il y a une grande quantité de neige, ce qui est beau. De temps en temps, je me suis promenée dans le blizzard, il faisait trop froid et c’était dur. De plus, le ciel était presque tous les jours gris, et cela m’a donné le cafard. Le soleil m’a toujours manqué. J’avais tellement hâte d’être au printemps.
Donc je déteste l’hiver de la région où j’ai grandi.
Maintenant, j’habite à Tokyo, bien sûr, il fait froid en hiver, mais plus chaud qu’à Akita, et en général il fait beau chaque jour. J’aime ça.
Il y a longtemps, j’ai discuté avec une connaissance, qui m’a dit que les scènes de l’enfance sont importantes pour moi, surtout en hiver. Quand je l’ai écouté, je n’étais pas contente, je ne l’ai pas du tout accepté. Après ça, je suis devenu occupée par mon travail et je l’ai complètement oublié.
Quelques années plus tard, j’ai commencé apprendre la calligraphie japonaise dont j’utilise la technique dans mes tableaux.
Par exemple, je fabrique de l’encre – sumi en frottant la petite barre du Sumi avec de l’eau sur un outil comme une plaque qui est fabriquée en pierre et qui s’appelle le “suzuri”.
J’ajuste la quantité de l’eau, je décide la nuance de couleur de sumi, comme noir ou gris, gris très pâle, ensuite je peins quelque chose avec le pinceau sur le papier du riz.
J’aime surtout la couleur gris pâle de l’encre sumi, elle est transparente, je sens l’eau, en profondeur.
Un jour, j’ai peint avec de l’encre sumi comme d’habitude. Après qu’elle a séché, j’ai vu l’encre sumi pâle sur l’entièreté du papier de riz. A ce moment, j’ai eu une sensation comme si une partie de morceau gelé dans mon coeur fondait petit à petit. J’étais surprise de ce sentiment moi-même.
Puis, je me suis souvenue du ciel gris de mon pays natal en hiver et aussi de ce que ma connaissance m’avait dit. La scène que je détestais m’a guéri. C’est étrange, mais c’est mon expérience de l’art thérapie.
Après avoir senti cela, je peux l’accepter juste comme un mauvais souvenir.
Je crois que l’art nous dit quelque chose.